Découvrez à quelle point vos choix alimentaires sont manipulés

Comment s’opèrent vos choix alimentaires ?

Comment fonctionne notre RSS : Rassasiement Sensoriel Spécifique

 

Comme nous l’avons vu dans l’article 1, notre évolution depuis la préhistoire à étendue notre palette alimentaire et la taille de notre cerveau à triplé grâce aux protéines et à notre omnivorisme.

Mais longtemps, la première et l’essentielle motivation dans le choix des aliments a été : la faim.

La faim ! Cette sensation qui peut rendre mou, irascible, agressif ou encore, empêcher toute concentration suivant les cas et les individus.

Eh bien aujourd’hui, la sensation de faim est devenue notre dernière motivation à nous nourrir… que s’est-il donc passé ?

 

Article 2 de 3 :

Temps de lecture estimé : 5 mn

 

La sensation de faim est conditionnée par notre glycémie.

Le facteur principal qui agit sur le sentiment de satiété (se sentir rassasié) est : la glycémie (le taux de sucre dans le sang).

Certaines de nos cellules ont besoin de glucose pour fonctionner (par exemple, les globules rouges, certaines cellules cérébrales, la plupart des cellules cancéreuses…)

Le corps s’efforce donc de maintenir un taux de glycémie convenable pour leur fonctionnement.

Si ce taux descend trop bas, certaines cellules du foie ou de l’estomac le détectent et alertent l’organisme de son besoin en glucose.

 

La sensation de faim est alors générée dans l’hypothalamus.

L’hypothalamus est le centre régulateur de notre cerveau. Il gère notre équilibre interne.

Il régule :

  • notre température corporelle,
  • la qualité de notre sommeil,
  • notre pression sanguine
  • l’énergie nécessaire au bon fonctionnement cellulaire.

Lorsque le besoin en énergie se fait sentir, il déclenche ce que l’on nomme la faim.

La faim est une sensation puissante qui suscite parfois des pulsions qui peut nous pousser jusqu’à agir sur le champ, comme une urgence.

À la préhistoire, ces pulsions étaient réellement nécessaires à notre survie. 

Même aujourd’hui, en cas de faim réelle, on ne fait généralement plus la fine bouche. Notre instinct ancestral nous dit qu’il faut vite s’alimenter, c’est tout.

 

Pour nous nourrir, il ne suffit pas de manger le premier aliment qui passe !

Car, cela signifierait qu’il suffit donc d’ingérer des calories.

Or, nous résonnons trop souvent en termes de calories, au détriment des nutriments. Et c’est une grave erreur si l’on parle de nutrition.

J’ai récemment vu un documentaire qui expliquait qu’un burger est parfois moins calorique qu’une salade composée en comparant les deux. Surprenant n’est-ce pas ? Pourtant, cela peut réellement arriver…

Dans la comparaison, les calories de la salade battaient celles du burger.

Pourquoi ?

Parce qu’avec les légumes crus il y avait en plus :

  • des céréales : maïs et riz (glucides)
  • de la mayonnaise en grande quantité (lipides)
  • de la mozzarella (lipides, protéines)
  • du blanc de poulet (protéines)

Malgré le fait que cette salade soit très fromagée, grasse et carnée, en terme d’apports nutritionnels bénéfiques, choisir la salade était largement préférable que de choisir le burger malgré l’apport calorique supérieur. 

Pour cette raison, manger pour se nourrir et non pour se remplir ne se résume pas à ingérer des calories et à les compter ! 

 

Notre corps à besoin d’un canevas de macro et micronutriments essentiels.

Par exemple, les membranes cellulaires ont besoin de graisses, de protéines et le corps de micronutriments (vitamines, oligoéléments, micro minéraux comme le zinc, par exemple).

Pour « assembler » tout cela, il faut aussi quelques outils catalyseurs comme les enzymes.

Une fois tout cela « assemblé », on obtient un corps humain capable de fonctionner correctement, capable de nous procurer l’énergie nécessaire pour rester en forme, ressentir du bien-être et de la vitalité tout en développant une meilleure longévité et immunité (hors pathologie).

 

Dans nos sociétés modernes, la faim, la vraie, est devenue notre dernière raison de manger.

Au cours de notre évolution, nous n’avons cessé de nous éloigner de la sensation de faim.

C’est la fin de notre instinct primaire ancestral de la faim et cela est d’autant plus accru à l’âge adulte.

Plus les sociétés humaines sont devenues complexes, plus les facteurs de choix se sont multipliés :

  • La vie professionnelle,

  • la famille,

  • le contexte social,

  • le contexte culturel

Et beaucoup plus récemment, le rapport à :

  • la nature,

  • l’environnement.

Aujourd’hui, pourquoi adorons-nous les aliments sucrés ?

Ce penchant nous viens de notre évolution.

Par chance, il existe le Rassasiement Sensoriel Spécifique (RSS).

Le rôle du RSS (rien à voir avec l’ancienne union soviétique) est de diminuer notre plaisir à ingérer des aliments, à mesure que l’on en mange.

Il faut avoir en tête que nous venons au monde avec l’instinct de ce qui est varié donc plus sain pour nous.

De nombreuses études démontrent que lorsqu’ils en ont le choix dans leurs aliments, les jeunes enfants se tournent naturellement vers des aliments très variés, légumes et fruits compris.

Des milliers de capteurs et récepteurs dans notre corps, reçoivent et émettent des signaux, notamment en cas d’excès ou de carences.

Ceci peut induire un véritable état de rassasiement ou au contraire, de manque.

Ce système intégré lorsqu’il fonctionne bien, nous permet toujours de manger selon nos besoins et ingérer les nutriments adaptés.

Les jeunes enfants ont cela, mais c’est quelque chose qui se perd très vite.

Par exemple, lorsqu’on leur demande de finir leur assiette pour avoir du dessert, ça détruit une partie de cette capacité de régulation interne.

Et, plus nous vieillissons, plus nous perdons cette aptitude instinctive liée à notre évolution.

Par conséquent, ce qu’on interprète comme de la faim, n’est la plupart du temps que de l’appétit.

Pourquoi en quelques millénaires, avons-nous désappris à nous nourrir de façon purement instinctive ?

Des émotions complexes déterminent nos envies.

Les émotions ne sont pas abstraites ! On peut les mesurer et les rendre visibles, car à l’intérieur de notre système de récompenses, dans notre cerveau, toutes nos expériences sont associées à une sensation agréable ou désagréable. Notamment pour la nourriture ! 

Différentes parties du cerveau réagissent immédiatement à certaines substances et veillent à ce que les messagers chimiques appropriés soient libérés.

Le système n’évalue pas que le goût, mais tout ce qui gravite autour de l’alimentation, comme :

  • M’oblige-t-on à manger ce mets ?

  • Ai-je plaisir à le déguster ?

  • Ce repas est-il convivial ?

La conséquence de ce système est une forme de conditionnement qui nous fait particulièrement aimer certaines choses.

Cliquez ici pour découvrir comment les émotions nous font aimer tel ou tel aliment

Comme Proust, nous avons tou(te)s nos madeleines !  

Par exemple :

  • La poule au riz de mamie,

  • les savoureux macarons de notre meilleure amie,

Ou au contraire nous pouvons développer une aversion :

  • La langue de bœuf de la cantine,

  • l’omelette trop baveuse de l’oncle Sam,

  • le riz de l’oncle Bens ou la case de l’oncle Tom… Heu… Pardon ! Je m’égare, là ! 😀

Certains plats associés à des souvenirs précis et négatifs restent une hantise pour la vie entière.

Ainsi, nos émotions influent sur notre alimentation et notre alimentation sur nos émotions ! 

Les chercheurs de l’industrie agroalimentaire l’ont bien compris et s’arrachent nos émotions.

Dans leurs laboratoires, ils étudient plusieurs milliers de nouveaux produits par an, sans se soucier de leur intérêt nutritionnel. Ces produits alimentaires sont créés avant tout pour nous séduire.

Afin de mieux nous connaître et pour savoir développer des stratégies efficaces, ils nous étudient en faisant passer des tests hédoniques à des panels de volontaires.

Dans le prochain et dernier article de cette série, nous verrons comment leurs recherches leur permettent même, de leurrer le système de récompense de nos cerveaux, pour que nous mangions plus de quantité de leurs produits et que nous en rachetions ! 😮

Pour aller plus loin : 

Choisissez-vous vraiment ce que vous mangez – article 3 : comment s’opèrent vos choix alimentaires ? Sont-ils vraiment conscients lorsqu’on se met à « manger nos émotions » ? 

 

On en cause ? 

Si cet article vous plaît, partagez-le et n’oubliez pas de suivre la suite ! 🙂

Vous pouvez aussi partager vos avis ou questions dans la zone de commentaires ci-dessous. Merci encore ! 😀

Source :

Why we heat what we eat ? The eating motivation survey

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