On est foutu on mange trop !? Papa mambo !?
Le refrain de la chanson d’Alain Souchon… vous vous souvenez ? Disait-il vrai ? 😮
Une étude publiée en mars 2018 dans la revue Cell Metabolism et réalisée par la Duke University School of Medecine est l’une des premières à explorer les effets de la restriction calorique sur les humains.
La restriction calorique fait partie des sujets récurrents chez certains médecins-nutritionnistes et dans la presse spécialisée, comme le jeûne séquentiel (jeûner une fois par semaine de 20h jusqu’au lendemain 13h).
Ce n’est pas un hasard, puisque la restriction calorique a de réels effets.
Notamment en cas de cancer… elle modifierait l’expression de gènes impliqués dans le développement de la maladie et pourrait ainsi accroitre l’efficacité de certains traitements antitumoraux.
Elle montre que la réduction d’une durée de 2 ans et de seulement 15% de l’apport calorique ralentit le vieillissement du métabolisme et protège contre les maladies liées à l’âge. Cette étude menée sur la restriction calorique chez l’humain (sain et non obèse) prouve qu’une restriction calorique prolongée augmente l’efficacité énergétique et entraîne une diminution des dommages générés par le stress oxydatif.
Un régime alimentaire hypocalorique avait déjà été démontré depuis plusieurs années, comme étant source de santé et de prolongation de la durée de vie pour diverses espèces. Le résultat de cette nouvelle étude vient confirmer les avantages de la restriction calorique pour la santé et la diminution du stress oxydatif qui fait le lit des autres maladies neurologiques liées à l’âge comme les maladies d’Alzheimer, de Parkinson, le cancer ou le diabète.
Nouvelle preuve des avantages santé du régime hypocalorique
Limiter les calories peut ralentir votre métabolisme basal (MB), et si les sous-produits du métabolisme accélèrent les processus de vieillissement, la restriction calorique maintenue pendant plusieurs années peut aider à diminuer le risque de maladie chronique et prolonger la vie, précise les chercheurs.
CALERIE (Comprehensive Assessment of Long term Effects of Reducing Intake of Energy) est un essai réalisé par la Duke University School of Medecine (États-Unis), qui est une évaluation complète des effets à long terme de la réduction de l’apport énergétique. Les tests CALERIE ont examiné les effets de la restriction calorique sur le vieillissement et non la perte de poids (où les discussions sur le métabolisme « rapide » ou « lent » font souvent polémiques).
CALERIE :
Test : 53 hommes et femmes (en bonne santé et non obèses), âgés de 21 à 50 ans, ont réduit leurs calories de 15 % sur 2 ans dont on a mesuré le stress oxydatif et ses effets sur le métabolisme.
Les participants ont perdu en moyenne près de 9 kg, bien qu’ils n’aient pas suivi un régime particulier. La perte de poids n’était pas le but de l’étude.
Aucun effet indésirable, tels que l’anémie, une perte osseuse ou musculaire excessive ou encore des troubles menstruels n’ont été constatés.
Les tests ont permis d’améliorer le moral, la qualité de vie et le bien-être des participants.
Les chercheurs ont entre autre constaté que même les personnes déjà en bonne santé et maigres peuvent bénéficier d’un régime hypocalorique.
La restriction calorique contre les dommages oxydatifs
La restriction calorique abaisse la température corporelle et le taux métabolique au repos.
« Plus le mammifère est petit, plus son métabolisme est rapide et plus sa longévité est courte », soulignent les chercheurs.
De nombreux facteurs dont, entre autres, les mécanismes antioxydants, l’alimentation et les facteurs biologiques influencent nos métabolismes.
Les théories actuelles affirment qu’un métabolisme lent favorise un vieillissement en bonne santé et brûle le plus efficacement les calories.
Les résultats de l’étude actualisent les connaissances et accréditent des théories les plus anciennes concernant vieillissement humain.
- La théorie du « taux de vie » du métabolisme lent (la vitesse du métabolisme d’un individu, ce que l’on peut appeler son taux de vie, conditionne son vieillissement)
- La théorie des dommages oxydatifs (agression des protéines, des lipides, des sucres et de l’ADNpar les radicaux libres qui viennent de l’oxygène que nous respirons).
Les dommages oxydatifs conduisent à des maladies chroniques telles que l’athérosclérose, le cancer, le diabète et la polyarthrite rhumatoïde.
Conclusion :
- Cette étude est l’une des premières initiatives scientifiques récentes pour identifier les liens entre une alimentation moins riche, la santé et la longévité.
Même si :
- Le nombre de participants au test est relativement petit
- La durée du test est courte par rapport à une durée de vie humaine.
Les bio marqueurs du vieillissement ont été améliorés chez tous les participants.
Pour info : les prochaines phases de ces recherches viseront à établir des biomarqueurs résistants au vieillissement humain et l’examen des effets d’une restriction calorique combinée à la consommation d’aliments antioxydants ou de substances comme le resvératrol : un polyphénol de la classe des stilbènes présent dans certains fruits comme les raisins, les mûres ou les cacahuètes.
Ma conclusion :
- Les critères d’une alimentation alcaline correspondent aux critères d’une alimentation hypocalorique bénéfique pour la santé et le vieillissement.
+ de fruits, végétaux, oléagineux, légumineuses
– de viande, de poisson, de céréales et de sucre
- Les effets alcalinisants et antioxydants de l’alimentation alcaline sont avérés.
- Les proportions utilisées entre les différents types d’aliments font de l’alimentation alcaline un choix alimentaire complet, à la fois hypocalorique et rassasiant (entre autre riche en fibres alimentaires qui impactent notre satiété).
- L’alimentation alcaline est suffisamment hypocalorique pour être bénéfique pour notre équilibre acido-basique et contre le stress oxydatif, le tout sans risques de carences, puisqu’elle est non évictive (on mange de tout dans des proportions bénéfiques à notre métabolisme).
- Elle s’inscrit dans les types de choix alimentaires à tendance hypocalorique bénéfiques qui favorisent la longévité et la santé physique, morale et psychique.
Attention !
Si toutefois l’envie vous en prenait d’entreprendre une restriction alimentaire plus spécifique (avec des jeûnes intermittents par exemple) ne la pratiquez surtout pas n’importe comment ! Elle peut avoir des répercussions qui doivent être contrôlées, suivies, en fonction votre état de santé générale et de votre âge. Il est donc nécessaire d’encadrer cette démarche par un professionnel de santé afin de vous faire conseiller et d’avoir un suivi personnalisé, et ouvrir si nécessaire une fenêtre thérapeutique pour cette restriction.
Pour aller plus loin et en savoir plus sur les mécanismes de la longévité, je vous invite à lire : Clés de longévité : alimentation alcaline et antioxydants
SOURCES EXTERNES
- « Metabolic Slowing and Reduced Oxidative Damage with Sustained Caloric Restriction Support the Rate of Living and Oxidative Damage Theories of Aging.» https://doi.org/10.1016/j.cmet.2018.02.01
- La théorie du taux de vie,http://www.di.ens.fr/~granboul/enseignement/temps/vieillissement.html#Taux
- « Âge et stress oxydant: Vers un déséquilibre irréversible de l’homéostasie endothéliale» https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3695885/
- « Caloric restriction delays age-related methylation drift», Nature Communications, 2017 https://www.nature.com/articles/s41467-017-00607-3
- Les bases de l’épigénétique, http://www.academie-medecine.fr/publication100036120/
- « La restriction calorique, alliée de la chimiothérapie en cas de cancer», https://www.inserm.fr/actualites/rubriques/actualites-recherche/la-restriction-calorique-alliee-de-la-chimiotherapie-en-cas-de-cancer